Il y a des films comme ça, que l’on attend comme la fonte des glaces au printemps en Alaska.
Le dernier Terrence Malick par exemple. En plus de cela, le monsieur sait se faire désirer… Quatre films en 32 ans…Il vaut mieux être patient.
Pour ceux qui ne sont pas spécialement cinéphile, je développe, voire je mets en garde.
Il s’agit du Nouveau Monde, histoire de la fondation de Jamestown, première colonie britannique sur le continent américain, au début du XVII° siècle, et de l’affrontement entre les Powhatan et les Anglais.
Parce qu’il est comme ça, Malick, il aime raconter les différentes facettes de l’histoire américaine. Ainsi, après sa Balade sauvage(1974, avec Martin Sheen et Sissi Spacek, l’équipée d’un couple d’adolescents dans l’Amérique d’Eisenhower), ses Moissons du ciel(1978, avec Richard Gere, triangle amoureux situé dans les prairies du Texas à l’aube du XX° siècle) et sa Ligne Rouge(1998, avec Sean Penn notamment, récit de la bataille de Guadalcanal, étape clé de la guerre du Pacifique d’une violence sans précèdent et opposant Japonais et Américains au milieu des paisibles tribus mélanésiennes), il aborde la naissance d’une nation.
Mais il ne faut pas s’y tromper.
Ce n’est pas parce que le Nouveau monde relate l’histoire de la rencontre entre Pocahontas et le capitaine John Smith que l’on nage en pleine guimauve sentimentalo-mièvreux.
Ce n’est pas parce que ses histoires sont mêlées du cahot d’affrontements sanglants qu’il s’agit de films de baston, d’action ou d’aventure. Non.
En fait, Malick, c’est un peu le Jean Jacques Rousseau de notre temps : il filme l’irréversible avancée de la civilisation en terre étrangère. Ses films sont des éloges à la nature, de longs poèmes contemplatifs, des captures de gestes, de rêveries et de sensations pures.
Une expérience quasi mystique, et qui fait du bien comme après un petit tour dans un magasin Nature et Découvertes…